ta bonne fée

Elle est partout, te suit dans chacun de tes gestes, accompagne ta moindre démarche, se couche à tes côtés le soir, se réveille avec toi le matin. Elle rit quand tu ris, crie quand tu cries, se met à la fenêtre quand tu la guettes, inquiète. Elle est dans ton café du matin, elle chante quand tu joues pour elle sa mélodie à elle, qu’elle t’a soufflée et que tu crois avoir composée. Elle est le petit lutin farceur qui tire les sonnettes et s’échappe en courant. Elle est ce million de fleurs que tu as embrassées depuis l’enfance, elle est l’enfance revisitée avec en moins la souffrance, la belle souffrance enfin évaporée, dégoupillée – ce n’était donc que ça ! Elle est la joie qui l’a remplacée, la souffrance. Elle est ton désir de te poser là, à jamais libre de doute, libre de toute douleur, de tout chagrin, de toute peur. Elle est ce grand sourire muet lorsque tu la retrouveras pour de vrai et qu’elle ne fuira pas puisque depuis toujours à tes pas elle est attachée, que depuis toujours à ses pas tu es attaché. Vous voguez donc de concert, ensemble à jamais, non pas inséparables, mais inséparés. Elle est la seule vraie et pure musique de ton âme. Elle est ta perte et elle est ta chance, sonnant le glas de tes abandons, elle est la petite souris qui fait la nuit des trous dans ton fromage et tu ne lui en veux pas. Elle est ce qu’on ne peut pas briser, casser, jeter, oublier, nier abandonner. Elle est ton éternité, ta méchante sorcière, ta bonne fée.