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31 Janvier 2021
Petit dépité de tout
démuni sans répit
ni rancoeur
subrepticement
et sans délai
comme le tour du monde qui te laisse sur ta faim dans ta tête, comme le tour de ton village dans tes pieds, dans ton coeur. La caravane est passée, nous laissant un recueuil de poèmes en langue targui, m'a certifié mon vieil ami, le vieux facteur qui a toute son existence exercé son art de préposé aux Postes par toutes les colonies possibles. Depuis il est mort. Le village et moi le pleurons encore. Mais la vie, n'est-ce pas ? continue, franche et de bon aloi. L'alouette rira quand les cloches du clocher sonneront pour annoncer dimanche la fête à ma tante, qu'est-ce que tu crois ? Je regarde le ciel et n'y vois que du bleu alors que ce matin si bas vont les nuages. Je revois la fillette qui n'avait de cesse que de me dessiner, en couleurs, le bateau qu'elle voulait voir sur la mer. L'inconvenance n'a plus de statut. Nous reviendrons quand il faudra et tu n'y seras pas, mon vieux complice menteur, beau renégat. À tout jamais je compterai sur toit et sur mes doigts, c'est mieux qu'avec la tête, dont je sais, pas assez on ne se méfie. Miracle dans la dune. Jeu de piste de fortune : on ne nous fera pas c'est dit, la remise promise. Ce n'est pas si grave, crois-moi ! Martine rentre de la plage, le pas lourd. Elle croise Martin, qui ne la reconnaît pas.
© dominique ottavi. Tous droits réservés