Tu ne te guéris jamais de l'exil
et me voici empli jusqu'à la gorge
d'une joie étale
incandescente pourtant
Mes aimés, rien n'importe
rien n'est grave
l'éternité est à nous
l'éternité est à moi
Plus personne ne me manquera
désormais
plus personne
ni plus rien
Plus personne ne m'abandonnera
désormais
plus personne
ni plus rien
plus personne ne me trahira
désormais
plus personne
ni plus rien
La citadelle de verre
que je construisais
pierre à pierre, pierres de verre
est achevée
jaillie d'un coup dans la lumière
de la lumière
cathédrale transparente du vertige
à moi-même dédiée
à vous tous, mes aimés
je vous laisse
à votre merveilleuse beauté
qui ne me lassera jamais
merveilleuse
je vous laisse
parce qu'on ne guérit jamais
de l'exil.
© dominique ottavi. texte & photo. tous droits réservés