Brisures
Telle une feuille morte
Soulevée par le vent
Qui se sent défaillir
Qui ne défaille pas
Et qui défaille pourtant
Hey !
ce n'est pas l'automne
C'est le printemps
Printemps des feuilles
Et tout ce qui va avec
Content.
Ça y est
Je meurs à l'heure
Ponctuel
Comme toujours
Pas vu le café
Ni défait
Le déjà tricoté
La montagne m'éternelle
La route me déroute
Vivant
Quoiqu'il m'en coûte.
Vieil ivrogne
Parsemé
Persécuté
Dans l'avion tu somnoles
La vie ne t'a certes pas gâté
Mais ta joie est intacte
Et quand l'hôtesse de l'air
Ne te comprend pas
Je traduis : jus d'orange
Et tes mains
Tes belles mains calcinées
Battent l'air
Et tu marmonnes inlassablement
Les yeux fermés
Ta poésie concrète
Aussi réelle
Que la laideur d'exister
En cette vie si laide
Où il y a partout
Des gens à aimer
Et tu les aimes
Et je tâche à mon tour
De les aimer.
Pour leurs mains.
Maintenant je pleure
C'est l'heure
Je suis le plus heureux
Le roi du monde
Et je me rendors
Heureux.
Dans le matin
Juste même pas encore né
Juste ces perles de sable
Et ce sourire
Ces mains
Cette tendresse
Et ce rire
Irrépressible
Pour l'amour de l'autre
Vraiment
L'amour des gens...
L'amour des gens...
© dominique ottavi