J'avais ramassé
dans ma course
de tout petits cailloux
blancs
sans fil et sans secousse
sans but et sans recours
la route est longue
longue encore
mon fils
je ne suis plus le référent
le révérend
la lune se déplace d'Ouest en Est
quand ça lui chante
et quand la Terre laisse faire
imbroglio des turpitudes
des tragédies
sismiques
des latitudes
confites
dans le sucre
passé en fraude
nous sommes la galaxie
entière
les étoiles
le reste aussi
et même si ta vie
ne vaut plus
bien cher
souviens-toi
qu'elle est en voyage
depuis si longtemps
et que le voyage
ne s'arrête pas
jamais
du coup
pas d'inquiétude
posons nous là ensemble
droits dans nos yeux
battons les cartes
les tambours
des révolutions
des astres familiers
nous sommes l'envers
nous sommes l'été
l'amour
la haine
et la santé
nous sommes ce qui est advenu
entre les feuilles
et qui ne cesse de proliférer
tel un cancer
qu'il nous appartient d'épouser
pas d'en guérir
juste l'accompagner
notre demeure ne peut être dernière
puisqu'on ne guérit pas de vivre
jamais
ça se saurait...
Selim me chuchotte à l'instant :
"La vie est un supplément"
© dominique ottavi. texte & photo. tous droits réservés